Il va falloir rompre avec la nature pour sauver la biodiversite

Il va falloir rompre avec la nature pour sauver la biodiversite

Comment se fait-il que nous continuons a detruire la biodiversite apres tant de decennies de prise de conscience ? Pour Michel Maruca, bien vient d’un malentendu dans notre definition de ce que sont la nature et la biodiversite. Dans une telle tribune, ce jardinier et lecteur d’Usbek & Rica avance l’idee que l’on devra penser le vivant tel un tout et en opposition avec la nature inerte. Notre Terre serait toxique et seul le vivant nous en protegerait. Mes cris d’alarmes des scientifiques ne serviront a rien, dit-il, tant que nous n’aurons nullement remis la vie au centre en pensee ecologiste.

On ne reclame pas a quelqu’un se trouvant a l’article une fond de rendre des prestations. La decence impose meme l’inverse. C’est au veilleur concerne d’offrir ses services a toutes les malades et a toutes les mourants. Il semble ainsi fort surprenant d’entendre encore des gens souhaiter de la biodiversite non humaine – Lorsque l’on sait que une telle derniere a entame sa propre grande extinction – qu’elle rende a l’homme, bien et bien, ces fameux services ecosystemiques. Cette indecence defie les convenances, l’intelligence et notre futur. Si la biodiversite reste aujourd’hui en danger, c’est bien evidemment a nous de devoir lui rendre service. Tout simplement.

On va pouvoir legitimement se reclamer d’ou provient votre tel illogisme ambiant. Comment faisons-nous, concernant l’ecologie, pour globalement forcement appuyer du mauvais cote en balance ? Comment faisons-nous concernant avoir le regard grands ouverts depuis des generations desormais, mais Afin de rester depourvus en plus facile bienveillance envers le vivant ?

L’erreur d’une nature

Mon hypothese est que c’est le discours-cadre ecologique lui-meme qui pousse globalement son public a Notre faute. Ce discours recherche a nous rapprocher une nature. Personnellement, c’est beaucoup ceci qui a biaise, quand j’etais jeune, la logique avant que je forge mon propre regard sur le terrain. Ce discours reste trop metaphorique et nous induit en erreur. En fait, Afin de qu’homme et biodiversite se solidarisent, il faudrait des affirmer ensemble, et donc forcement separes une nature. Le vivant est culture. Cela n’est gui?re nature. Il va i?tre salutaire de reconnaitre que la biodiversite est plus proche de nous que en roche. Que cette roche soit artificielle ou non ne compte pas. Ce qui compte est d’observer que la biodiversite, l’homme inclus, est de l’anti-nature.

Soyons (eco)logiques : Pour le vivant, que Notre roche soit artificielle ou non ne compte jamais. (Angkor, Cambodge. cc VasenkaPhotography / Flickr)

J’ai pris 4 propos environnementalistes de ces derniers mois pour pointer ce que je pense etre l’erreur en file et pour essayer d’ouvrir une telle hypothese d’un homme egal de la biodiversite. Mes voici :

– Notre confusion entre nature et biodiversite chez Nicolas Hulot, ministre d’Etat, est notable dans le discours de description d’une mobilisation d’la France pour la biodiversite, 18 mai 2018. Nicolas Hulot parle comme si l’univers fut un ordre, la nature une machine, qu’il nous va falloir desormais restaurer. Pour pouvoir nous faire penser votre machine, c’est ainsi oblige de dissoudre le propre du vivant, a savoir notre vie. Cela la fait disparaitre dans la nature. Notre nature est aussi pour nous, rappelons-le, l’inerte tel le soleil, la Terre, le mer, le vent. L’erreur saute donc a toutes les yeux quand Nicolas Hulot explique que le vivant a une unicite mais que, dans le meme elan, il substitue tout de meme le vivant par la nature. L’unicite du vivant n’est plus donc. La specificite qui fera que le vivant est vivant, disparait dans son amalgame avec l’inerte.

Penser que Notre nature est en harmonie avec la biodiversite, malgre les apocalypses qu’elle lui inflige, reste aussi extravagant que de penser que la biodiversite a ete creee pour servir l’homme

– Notre caractere pro-nature qui reste injustement attribuee a J’ai biodiversite chez Gilles Boeuf, ancien president du Museum national d’Histoire naturelle, dans entretien passe a l’agence France Presse, 17 mai 2018. Gilles B?uf nous donne ici sa definition une biodiversite. Il nous explique, comme claque Nicolas Hulot, que Notre biodiversite fait part d’la nature (il cite des volcans Afin de illustrer ce qu’est sa nature). Cependant, au meme post, il explique aussi que la biodiversite en est exterieure (il cite i  nouveau les volcans pour illustrer cela reste exterieur a la biodiversite). Cela rappelle aussi que les volcans vont pouvoir detruire completement la biodiversite, sans s’apercevoir de l’incoherence qu’il apporte ici a son discours : penser que la nature est en harmonie avec la biodiversite, malgre des apocalypses qu’elle lui inflige, reste aussi extravagant que de penser que la biodiversite fut creee Afin de servir l’homme. Ces discours trouvent leurs origines en croyances occidentales et ne correspondent nullement a l’histoire revelee via le terrain.

Notre vie face a la nature. (Secheresse au http://datingmentor.org/fr/datemyage-review Kenya. cc Oxfam International / flickr)

– L’alarme au monde faussee avec les 15000 scientifiques (World Scientists’ Warning to Humanity, A Second Notice, Bill Ripple et al, 23 octobre 2017). Cette alerte signee desormais avec environ 20 000 scientifiques s’appuie sur des figures remplies de veracite Afin de depeindre la trajectoire desastreuse du monde avec 50 ans. Il faudra donc que nous nous ressaisissions ! Malheureusement, Will Ripple, ainsi, ses co-signataires, nous offrent plus tard une prescription morale nous incitant a rester les memes. Ils souhaitent que l’on reconnaisse, au jour le jour, la Terre comme une maison, chose que nous, habitants de la Terre, reconnaissons en fera deja. Leur alarme agit donc comme une fausse-alarme. Elle reste audible mais inoperante. Elle ne provoque pas de sursaut interieur consequent. Dire la verite plutot qu’un poncif aurait ete beaucoup plus efficace. Notre Terre est toxique. C’est juste le vivant qui la rend habitable. C’est encore une fois la confusion imposee entre biodiversite et la planete Terre qui est fautive ici. Cet usage confondant les deux est etabli depuis quelques generations mais ce cliche ne reflete nullement trop la nature de notre contexte. Il depouille juste lui-aussi le vivant de son unicite, notre vie, l’exacte chose que ces scientifiques cherchent pourtant a soutenir.



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